Je crois que je suis un siamois. Enfin, c'est ce que mes anciens Bipèdes me disaient quand ils parlaient de moi. J'ai les yeux bleus glacés et un corps qui est de taille moyenne pour un chat comme moi. Je crois que je suis tout ce qu'il y a de plus banal. Je suis moi, quoi ! Je suis Opale.

Vous trouvez que ce monde est juste ? Vous croyez que toutes les personnes qui obtiennent des choses les méritent forcément ? Vous pensez que tout le monde est égaux et que tous vivent heureux et dans la paix ? Non. Je pense plutôt que vous rêvez. Regardez la vérité en face. Notre monde n'est que bêtise. Trahisons, mentalité pourrie qui hantent vos proches, critiques sans cesse, abandons... C'est le quotidien de certaines personnes.

Autrefois j'étais un chat domestique. Oui, j'en étais un. Mais contrairement à ce que vous croyez, je ne faisais pas parti de tout ceux qui se faisait caresser à longueur de journée, ceux à qui la nourriture était servie comme un roi, ceux qui avaient un logement douillet. Non, loin de là. Je vivais avec un Bipède qui avait une famille. Au départ, il n'y avait que nous deux. Il prenait soin de moi, il m'aimait, il m'aidait et en retour je lui tenais compagnie sagement sans jamais rien faire de mal. Je crois que je ne l'ai jamais déçu. Seulement, il y a eu cette fille, puis ces enfants. Et là tout a changé. Il ne s'occupait plus de moi. C'était la fille qui me donnait à manger (les rares fois où elle y pensait bien sûr). Puis personne ne m'adressait un regard, on me repoussait quand je voulait des caresses, on me frappait pour que j'arrête de ronronner et on me criait dessus lorsque l'on me voyait traîner quelque part.

C'était un véritable enfer. Alors je suis parti. Oui, je suis parti vivre ailleurs. J'ai quitté la ville un soir d'été. J'ai cherché et je suis tombée sur une forêt. J'ai appris à chasser et à me débrouiller seul. Je dois vous avouer que rien n'a vraiment été facile. J'ai eu des périodes de famine. Durant ces périodes-là, je retournais en ville pour voler de la marchandises. Je sais que c'était mal, mais c'était une question de survie pour moi. Maintenant j'habite dans la forêt de Cerfblanc et je côtoie un habitat un peu éloigné des chats de Clans. Ce sont des guerriers que l'ont dit peu amicaux. Je n'en ai encore jamais rencontré mais d'autres solitaires m'en ont parlé. Prudence.